(En français après les photos )
A friend recenlty commented on my luck. Well, he basically told me I had it bad ever since I had left Tokyo.
I hadn’t noticed. Oh, I didn’t feel “comfortable”, but no less than usual.
Which got me thinking. Let me give you a little bit of context here.
I left Tokyo on a gorgeous day (Luck), and spent that day going accross the city, which got me to the “campsite” (a rest area) really late at night, and I had to set up camp in the damp cold night. (Bad Luck)
On the second day of the trip, the front of my exhaust fell off the bike. Just like that. (Bad Luck)
I was visiting one of the most beautiful places in Japan, Nikko. (Luck)
The next day, I had a gorgeous drive, albeit noisy (I had been so happy to find the bike so silent, I really struggle with the noise in general), found an amazing, delicious restaurant, and even improvised a campsite on a park. (Luck)
The day after that, Japan’s rain season caught up with me, and for days on end I froze on my bike by day, and froze some more at night (Bad Luck).
But I got to visit Tono, a place where a lot of the Japanese folk tales were created. (Bloody excellent Luck).
I had to drive so intensely in order to arrive at my wwoofing place in time, I got really exhausted.
On the way, arriving at a free onsen on the sea, I got rape triggered and was too exhausted to deal with it in any way, which led me to tear out half my big toe nail in a sulfur bath. Very painful experience. I still had to drive, and it was on my gear foot. (Bad, very bad Luck)
That night, I met a cyclist at a petrol station, whom invited me to share the wild campsite he was at with his partner and another person. I ended up having the best evening so far, exchanging stories about Antartica and New Zealand, being fed the best foods by those lovely Tasmanians. (Luck)
Remember that wwoofing experience I told you I was riding towards? It kinda suck bad. (Bad Luck)
But I did most of it with 2 other wwoofers that really rocked the boat, and we had a lot of good times, the 3 of us, despite the hosts. (Luck)
All the while, as soon as I spetd more than 2 days alone, I had (and still have) anxiety or panick attacks. (Bad Luck)
But a lot of lovely people hang out with me because we happen to be at the same place at the same time, and often they feed me, or give me campsite tips, visit tips etc. (Luck)
Which is rendered difficult, I must say, by the fact that every single time I see a human, my brain goes in full panick mode (Oh my god! A human! Flee! NOW! They’re gonna hurt and bully you!). Which does have roots in my childhood, of course, but I should have learnt better since then. It seems I haven’t. (Bad Luck)
Starting to see a pattern there?
Well that’s how my life has been, I would say “for as long as I can remember”, but I should say for at least the past 6 years, meaning as long as I have started being aware of such things. (I have started making a list of such events, and they do stretch as far back as my first memories.)
Now, you’re gonna say, (just as you guys always do) “Oh, but it’s just the same for me!”
Good for you. But does it affect you as much as it does me? Do you have such an intense rythm of ups and downs? Do they bring you as far up and drag you to the ground every time, about once or twice a week? Do they, really? Haven’t you learnt to take a step back and let it go by you without letting it affect you that much?
Well, this is me having taken a step back and being less affected. It still crushes me every time. And entrances me every time.
This is me. I’m very lucky. And also not.
(Here is a little illustration of what I mean)
(Quelques photos pour illustrer mon propos)
Français
Un ami me faisait une reflexion recemmeny concernant ma chance. Enfin, en gros il m’a dit que j’en avais une mauvaise depuis que j’etais parti-e de Tokyo.
J’avais pas remarque. Oh, je ne diraispas que j’etais “a l’aise”, mais pas moins que d’habitude.
Ce qui m’a fait reflechir. Laissez-moi vous mettre en contexte un petit peu.
J’ai quitte Tokyo un jour de temps superbe (Chance), et j’ai passe cette journee a traverser la ville, ce qui m’a fait arriver a mon “camping” (une aire de repos) tres tard ce soir-la, et j’ai du monter ma tente dans la nuit froide et humide. (Malchance)
Le jour d’apres, l’avant de mon pot d’echappement s’est decroche du bloc moteur. Tranquile. (Malchance)
Je visitais un des plus beaux entroits du Japon, Nikko. (Chance)
Le jour suivant, j’ai eu un trajet magnifique, meme si bruyant (j’avais ete si agrablement surpris-e que la moto soit silencieuse, le bruit me fatigue tellement), j’ai trouve un restaurant fantastique, delicieux, et j’ai meme improvise un campement dans un parc. (Chance)
Le jour suivant, la saison des pluies japonaise m’a rattrappe, et pendant des jours et des jours j’ai conduit frigorifie-e sur ma moto de jour, et j’etais glace-e de nuit. (Malchance)
Mais j’ai pu visiter Tono, un endroit qui a vu na[itre beaucoup de contes folkloriques Japonais. (Putain de super Chance)
Il fallait que je garde un rythme de conduite assez intense pour pouvoir arriver a mon premier Wwoofing a temps, et ca m’a epuise-e.
En route, faisant un arret a un onsen sur la mer, j’ai eu mon trauma de viol reveille et j’etais trop fatigue-e pour le gerer convenablement, ce qui m’a conduit-e a m’arracher la moitie de l’ongle du gros orteil dans un bain au soufre. C’etait tres douloureux. Il fallait quand meme que je conduise, et c’etait su mon pied des vitesses. (Vraiment Grande Malchance)
Ce soir-la, j’ai rencontre un cycliste a une station service, qui m’a invite-e a partager le campement sauvage o’ il etait avec sa compagne et une autre personne. J’ai fini par passer une de mes meilleures soirees de ce voyage, a echanger des histoires sur l’Antartique et la Nouvelle Zelande, nourri-e de plats excellents par ces adorables Tasmaniens. (Chance)
Vous vous souvenez de ce wwoofind je disais que je faisais mon de mieux pour arriver le bon jour? C’etait grave nul. (Malchance)
Mais la plus grande partie du temps j’etais avec deux wwoofers qui etaient franchement geniaux, et on a eu plein de bons moments, nous 3, malgre les hotes. (Chance)
Et depuis le debut, des que je passe plus de 2 jours seul-e, j’ai des crises de panique ou d’anxiete. (Malchance)
Mais je traine avecun tas de gens adorables parce qu’on est au meme endroit au meme moment, et souvent ils me nourrissent, ou me conseillent des campings ou des visites etc. (Chance)
Ce qui est rendu difficile, je dois dire, par le fait que des que je vois un humain, mon cerveau passe en mode panique totale (Oh mon dieu! Un humain! Fuis! SUR LE CHAMP! Ils vont te faire du mal et te malmener!). Ce qui a son origine dans mon enfance, evidemment, mais j’aurais du corriger ca depuis le temps. On dirait que c’est pas fait. (Malchance)
Vous commencez a voir un rythme?
Eh bien c’est ce que ma vie a ete, j’ai envie de dire “depuis aussi loin que je me souvienne”, mais je devrais dire depuis au moins les 6 dernieres annees, c’est-a-dire depuis que j’ai commence a etre attentif-ve a ce genre de chose. (J’ai commence a faire une liste de ces evenements, et de fait j’ai pu en documenter d’aussi anciens que mes premiers souvenirs.)
Bien sur, vous allez me dire (comme vous le faites toujours) “Oh, mais c’est pareil pour moi!”
Tant mieux. Mais est-ce que ca vous affecte autant que moi? Est-ce que vous etes soumis a un rythme de hauts et bas aussi intenses? Est-ce qu’ils vous emportent aussi haut et vous pietinent a terre a chaque fois? Le font-ils, vraiment? N’avez-vous pas appris a prendre du recul et le laisser glisser sur vous sans que ca ne vous touche de trop?
Voila, ca c’est moi, ayant pris du recul et etant moins affecte-e. Ca me devaste a chaque fois. Et m’emporte aux cieux a chaque fois.
C’est moi, je suis tres chanceux-se. Et aussi malchanceux-se.